Les six Apôtres à gauche de la fontaine

(à notre droite)

 

 

MATTHIEU

= don de Dieu

Fils d'Alphée, de Capharnaüm.

Est-il le disciple Levi que mentionnent les évangiles de Marc et de Luc ?

Collecteur d'impôts pour le compte des Romains : "... Jésus vit un homme assis au lieu des péages, et qui s'appelait Matthieu. Il lui dit : Suis-moi. et l'homme se leva, et le suivit." (Mt 9,9).

Selon la tradition, rédacteur du premier Evangile (écrit en grec vers 80 ou 85).

Son emblème est 'l'homme' (souvent ailé) car son évangile débute par la généalogie de Jésus.

Selon qu'il apparaît comme collecteur d'impôts, apôtre ou évangéliste, Matthieu est représenté avec des balances de peseur d'or, l'épée du martyre (mourut martyr en Ethiopie, en 61, pour s'être opposé au mariage du roi Hirtiacus avec sa propre nièce) ou le livre de l'Evangile, son attribut le plus habituel.

Patron des comptables, des banquiers, des fonctionnaires et des percepteurs

 

 

 

- son visage est 'la pierre pointue' des Francs-Maçons

- son visage représente-t-il une 'balance' ? (cf. Saint Michel)

= fut collecteur de taxes et son attribut est la balance

- Matthieu n'a pas une coiffure " en aile " et ne peut être apparenté au monde du mal et des méchants. Nous verrons la signification de cette "mèche" plus loin.

attribué à Ramon Destorrent
Volet d'un polyptique espagnol
2e moitié du 14e siècle
musée des Beaux-Arts - Lille

 

 

JACQUES LE MINEUR

= suivant, supplanteur

Fils d'Alphée.

Parfois confondu avec Jacques le Petit, fils de Cléophas et de Marie, une des 'saintes femmes', frère de Josèt et de Jude ; lapidé en 62.

Cousin de Jésus. L'a-t-il suivi en tant que disciple ou apôtre ?

Le Christ lui serait apparu après la résurrection.

Il est considéré comme le premier Evêque de Jérusalem où il subit le martyr : il est précipité du haut d'une tour du Temple, puis lapidé et achevé avec un foulon qui lui fracasse le crâne. Il est parfois représenté avec une massue.

Patron des droguistes et des chapeliers

 

- se tient caché = le dernier des Apôtres et un des plus méconnus des Douze

- coincé entre deux 'pierres' (la 'pointue' et la 'carrée') = fut assommé avec une massue à Jérusalem

Apôtre saint Jacques le Mineur, représenté en pèlerin, par confusion avec saint Jacques de Majeur
Bréviaire de Martin d'Aragon
Espagne, Catalogne, fin du XIVe s.

 

 

A propos de Jacques, frère de Jésus

Clément d'Alexandrie, dans ses Hypotyposes rédigées autour de l'an 200, présente Jacques comme le premier chef de l'Eglise de Jérusalem.

Origène et Eusèbe soulignent l'éminence de Jacques. Cependant, ils tendent à réduire son rôle en le subordonnant aux douze apôtres.

Epiphane de Salamine (vers 315-403), dans son traité sur les hérésies (Panarion) indique que Jacques fut le premier évêque de Jérusalem.

Jérôme le mentionne à de nombreuses reprises. Il lui consacre la notice la plus longue dans son recueil sur les grands hommes de l'Eglise (De viris illustribus). "Jérôme est l'auteur d'une innovation majeure qui influença considérablement la carrière posthume de Jacques dans l'Eglise catholique. Jusqu'alors, Jacques était considéré comme le frère ou le demi-frère de Jésus. De plus, il n'était généralement pas inclus parmi les Douze. Au moyen d'une démonstration alambiquée, Jérôme s'efforça de prouver que Jacques, le frère du Seigneur, devait être identifié avec Jacques d'Alphée, l'un des Douze, et avec Jacques le Petit ou Mineur, mentionné en Marc (15, 40). L'identification proposée par Jérôme a été acceptée par l'Eglise catholique romaine. Bien que rejetée aujourd'hui par tous les exégètes sérieux, elle est encore maintenue dans les ouvrages de vulgarisation et de dévotion. Les Eglises orthodoxes, quant à elles, distinguent les deux Jacques, et les fêtent séparément."

 

Selon les Textes, Jésus avait au moins 2 sœurs aux prénoms absents et 4 frères : Jacques, José (ou Joset ou Joseph), Jude (ou Judas) et Simon.

Marc 6.3 : " N'est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de Joses, de Jude et de Simon ? Et ses sœurs ne sont-elles pas ici parmi nous ? "

Mathieu 13.55-56 : " N'est-ce pas le fils du charpentier ? N'est-ce pas Marie qui est sa mère ? Jacques, Joseph, Simon et Jude, ne sont-ils pas ses frères ? Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous ? "

 

La relation de parenté entre Jésus et ses " frères " ne semble pas avoir suscité de débats dans l'Eglise avant le milieu du IIè siècle. Cette question ne se posait probablement pas, car jusqu'alors la doctrine de la virginité perpétuelle de Marie n'existait pas davantage. A partir de cette époque, l'expression " frères et sœurs " de Jésus a été comprise de trois façons différentes.

Ce Jacques est-il :
- le frère de Jésus, selon une lecture littérale du Nouveau Testament
- son cousin, selon la tradition catholique depuis Jérôme
- son demi-frère, selon de nombreux Pères de l'Eglise ?

 

Les théories en présence :

1- la théorie helvidienne, du nom d'Helvidius, un de ses défenseurs à la fin du IVè siècle.
Selon cette conception, la plus naturelle, les frères et sœurs de Jésus seraient simplement les enfants de Joseph et Marie nés après Jésus. Ils seraient donc les frères biologiques de Jésus, ou, pour ceux qui croient à sa naissance virginale, seulement ses frères (et sœurs) utérins. " De nos et jours, elle est admise par la plupart des exégètes protestants ainsi que par plusieurs exégètes catholiques éminents, dont la probité scientifique est plus forte que l'alignement dogmatique. "

2- La théorie épiphanienne du nom d'Epiphane, évêque de Salamine. Elle apparaît pour la première fois dans le Protévangile de Jacques, un ouvrage apocryphe datant du milieu du IIè siècle, et s'imposa rapidement dans l'Eglise ancienne parce qu'elle ne contredisait pas la croyance de plus en plus répandue en la virginité perpétuelle de Marie.
Selon cette interprétation, Jacques et ses frères seraient issus d'un premier mariage de Joseph. " Elle reste aujourd'hui la position dominante au sein des Eglises orthodoxes. Elle a toutefois été, dans l'Eglise catholique romaine, éclipsée par la troisième interprétation due à l'ingéniosité de Jérôme. De nos jours, la théorie épiphanienne n'est plus guère soutenue. "

3- la théorie hiéronymienne du nom de Jérôme, son inventeur.
Les " frères " seraient des cousins germains de Jésus. Il existe plusieurs variantes de cette interprétation. Mais dans la version originale de Jérôme, ces cousins du Christ étaient les fils d'une sœur de Marie appelée Marie de Clopas. Cet argument apparaît pour la première fois dans le traité Contre Helvidius, publié vers 383 par Jérôme, afin de réfuter la théorie des frères biologiques récemment remise au goût du jour par Helvidius. " Jérôme suggéra que Jacques, le frère de Jésus, n'était autre que Jacques d'Alphée, un des douze apôtres. Cette suggestion allait rapidement s'imposer dans l'Eglise catholique romaine, qui décida d'identifier les deux Jacques et de leur consacrer une seule fête, le 3 mai. Dans la tradition catholique, Jacques le frère du Seigneur/Jacques d'Alphée est surtout connu sous le nom de saint Jacques le Mineur par opposition à saint Jacques le Majeur, fils de Zébédée. "

" Pour comprendre la théorie élaborée par Jérôme, il faut se rappeler que les textes du Nouveau Testament mentionnent de nombreux Jacques (Jacob) et Marie (Miriam). Rien d'étonnant à cela puisque Jacob, et surtout Miriam, étaient des noms très communs en Palestine au temps de Jésus. Le Nouveau Testament se réfère à sept personnes, pas nécessairement toutes différentes, portant le nom de Jacques :
1. Jacques, fils de Zébédée, un des douze apôtres. Il apparaît souvent dans le Nouveau Testament.
2. Jacques, fils d'Alphée, également un des Douze (Matthieu 10,3 ; Marc 3, 18 ; Luc 6, 15 et Actes 1, 13).
3. Jacques, le frère du Seigneur (Marc 6, 3 / Matthieu 13, 55 ; Actes 12, 17 : 15, 13 et 21, 18 ; Galates 1, 19 et 2, 12 ; I Corinthiens l5,7).
4. Jacques, le Petit ou Mineur (mikros), mentionné dans les récits de la Passion (Marc 15, 40 / Matthieu 27, 56 ; Marc 16,1/Luc 24, 10).
5. Jacques, le père ou moins probablement le frère d'un des Douze, appelé Judas (Luc 6, 16 et Actes 1, 13).
6. La personne qui se présente comme l'auteur de l'épître de Jacques (Jacques 1, 1).
7. Le frère de l'auteur présumé de l'épître de Jude (Jude 1, 1). "

" Ainsi, la théorie helvidienne semble de loin la plus naturelle et la plus convaincante. Jacques, mais aussi Joset, Jude, Simon et leurs sœurs étaient très probablement des enfants de Joseph et Marie. " (p. 46)

 

" Même en admettant que David, roi de la monarchie unifiée, ne soit pas un personnage mythique, il demeure impossible de prouver de manière irréfutable que Joseph en était bien un descendant. " (p. 55)

 

Extrait de De viris illustribus de Jérôme : " Quand le Seigneur eut donné son suaire au serviteur du prêtre, il se rendit auprès de Jacques et lui apparut. Car Jacques avait juré de ne plus prendre de pain depuis cette heure où il avait bu à la coupe du Seigneur, jusqu'à ce qu'il l'eût vu relevé du sommeil des morts. " Apportez, dit le Seigneur, la table et le pain. " Aussitôt il prit le pain, le bénit, le rompit et en donna à Jacques le Juste, lui disant : " Mon frère, mange ton pain, puisque le Fils de l'homme est ressuscité d'entre les dormants ".
Ce passage, qui mentionne l'apparition de Jésus à Jacques, suggère aussi que ce dernier avait participé à la Cène.

Le logion 12 de l'Evangile de Thomas reprend également cette tradition associant Jacques au ministère de son frère, ce dernier le désignant même comme son successeur : " Les disciples dirent à Jésus : Nous savons que tu nous quitteras ; qui est-ce qi deviendra grand sur nous ? Jésus leur dit : Où que vous alliez, vous irez vers Jacques le Juste, pour qui le ciel et la terre ont été faits ".


La mort de Jacques le Juste - mosaïque de San Marco - Venise

Lire : Pierre-Antoine BERNHEIM, Jacques, frère de Jésus, Noêsis, 1996

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_le_Juste

 

 

 

SIMON-PIERRE

 

du grec 'képhas' = pierre, roc

Fils de Jonas, frère d'André, tous deux pêcheurs sur le lac de Tibériade : 'Comme il passait le long de la mer de Galilée, il vit Simon et André, frère de Simon, qui jetaient un filet dans la mer ; car ils étaient pêcheurs. Jésus leur dit : Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. Aussitôt, ils laissèrent leurs filets, et le suivirent.' (Marc, 1,16-17)

Originaire de Bethsaïde, habite Capharnaüm avec sa belle-mère, d'où l'on pense qu'il était marié.

 

Le premier des Douze, toujours nommé le premier dans la liste des Apôtres.

 

Selon la tradition, il mourut à Rome sous Néron, entre 64 et 67, crucifié la tête en bas, par humilité envers le Christ.

 

Pour les Chrétiens, il fut le premier pape de l'Eglise.

Patron des pêcheurs et des serruriers

 

- son visage est 'la pierre carrée' des Francs-Maçons : Jésus le nomme "Pierre", (Et moi, je te dis que tu es Pierre) symbole de solidité et de sécurité

- seul à posséder une pierre précieuse au chapeau = " Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. "(Mt 16,18)

- sa coiffe porte une grande plume = la tiare papale

 

 

Apocryphes chrétiens :

- Évangile de Pierre : fragments grecs concernant la Passion et la résurrection de Jésus. Composé en Syrie, fin IIe siècle.

- Apocalypse de Pierre : original du milieu du IIe siècle. Connu seulement en version éthiopienne. Le Christ annonce son retour, précédé de grandes épreuves. Pierre doit reconnaître le caractère céleste du bonheur promis aux élus.

- Actes de Pierre : original grec des années 200, dont ne restent que des extraits. Le témoin le plus important est une traduction latine conservée à Verceil (Italie). Relation des démêlés de Pierre avec Simon le magicien et du martyre de l'apôtre à Rome.

- Manuscrits de Nag Hammadi en langue copte, écrits au IVe ou début du Ve siècle. Ces textes sont la traduction d'originaux grecs du IIe siècle ou IIIe siècle : Actes de Pierre et des douze apôtres ; Apocalypse de Pierre ; Lettre de Pierre à Philippe.

Jacopo di Cione - 1370-71
Storie di S. Pietro - Vacation - Travel - Rome

- tient un objet long à la main gauche = le couteau

 

Duccio di Buoninsegna - 1308-1311
L'Arrestation de Jésus - Maestà - Sienne

 

" Et voici, un de ceux qui étaient avec Jésus étendit la main, et tira son épée ; il frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l'oreille.
Alors Jésus lui dit : Remets ton épée à sa place ; car tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée.
Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l'instant plus de douze légions d'anges ?
Comment donc s'accompliraient les Écritures, d'après lesquelles il doit en être ainsi ? " (Mt 26, 51-54)

- ou la clef

" Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. " (Mt 16,18)

Le Pérugin - La Remise des clés à saint Pierre - 1481 - Vatican - Chapelle Sixtine

 

Le Maître de Moulins (Jean Hey ?)
volet gauche du retable
Pierre II, sire de Beaujeu, duc de Bourbon (1439-1503),
présenté par Saint Pierre - musée du Louvre

- lève le doigt = renie Jésus

" Seigneur, lui dit Pierre, je suis prêt à aller avec toi et en prison et à la mort. Et Jésus dit : Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd'hui que tu n'aies nié trois fois de me connaître. " (Luc 22,33-34)

- devant lui, un faisan = le coq qui trois fois chanta

Le coq faisan bien visible au centre de la tapisserie pourrait être une allusion au coq lié à Pierre après l'arrestation de Jésus :
" Jésus lui dit : Je te le dis en vérité, cette nuit même, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. " (Matthieu, 26.34)

Sa présence dans les Évangiles explique qu'il figure au sommet de très nombreux clochers.

le coq + son reflet + la faisane = 3 fois

Cycle de la Passion du Christ
Reniement de Saint Pierre

Sanctuaire N.D. des Fontaines - La Brigue

 

 

 

THOMAS

de l'hébreu tô'âm = jumeau

Il aurait douté de la résurrection du Christ et demandé des signes : "Si je ne vois dans la main la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point...

Jésus lui dit : Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru !" (Jean, 20, 25-29).

Il aurait évangélisé les Parthes ou l'Inde. Selon les Actes, après condamation, serait mort transpercé par les lances des soldats et son corps transporté à Ephèse en 232.

Patron de l'Indonésie, des architectes et des maçons

Apocryphes chrétiens :

Évangile selon Thomas : traduction copte, trouvée à Nag Hammadi, en langue copteé, crits au IVe ou début du Ve siècle. traduction d'originaux grecs du IIe siècle ou IIIe siècle. Collection de 114 logia de Jésus : sentences, paraboles, courts récits...

Actes de Thomas : conservés intégralement en grec. L'original du début du IIIe siècle fut rédigé à Édesse, point de départ des missionnaires pour l'Inde, que Thomas a évangélisée. Caractère liturgique de nombreux passages. Exhortations répétées à la chasteté parfaite.

- lève sa coiffe = a reçu la ceinture de la Vierge

 

( La légende chétienne le tient pour vrai : Thomas l'incrédule, qui refusait de croire à l'Assomption de la Vierge, fit ouvrir son tombeau et le trouva rempli de fleurs. La Vierge fit tomber du ciel sa ceinture que Thomas reçut entre les mains. )

 

Luca Signorelli - (1441-1523)
Jésus et Saint Thomas - Basilique de Loreto

Contrairement à ce que suggère les Textes, jamais il n'est dit que Thomas glisse son doigt dans la plaie de Jésus ressuscité, comme tant de peintres le représenteront. Jésus invite Thomas à le faire, mais Thomas le fait-il ?

 

Jean : 20. 27-29
Puis il dit à Thomas : Avance ici ton doigt, et regarde mes mains; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais crois.
Thomas lui répondit : Mon Seigneur et mon Dieu ! Jésus lui dit :
Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru !

 

 

 

PHILIPPE

 

= qui aime les chevaux

Originaire de Galilée, il est né à Bethsaïde, sur les bords du lac de Tibériade, comme Pierre et André.

C'est à lui que Jésus s'adresse avant la première multiplication des pains (Jean, VI 5-7).

Sous Domitien ou sous Trajan, à Hiérapolis en Phrygie, il fut crucifié comme Simon-Pierre, la tête en bas, puis achevé à coups de pierres.

Son attribut est une croix à double ou triple traverse.

Apocryphes chrétiens :
- Les Actes de Philippe
- Manuscrits de Nag Hammadi en langue copte, écrits au IVe ou début du Ve siècle. Ces textes sont la traduction d'originaux grecs du IIe siècle ou IIIe siècle : Évangile selon Philippe

 

Donato de' Bardi
Vierge à l'enfant entre saint Philippe et sainte Agnès
New York - Metropolitan Museum

 

 

- porte un bâton sur l'épaule droite = une canne à pêche (?)

- porte une corde à la taille, côté droit = le pain (?)

- tient une corde à la main gauche = un poisson tenu par les ouïes (?)

 

 

Jean 6. 1-15
Après cela, Jésus s'en alla de l'autre côté de la mer de Galilée, de Tibériade.
Une grande foule le suivait, parce qu'elle voyait les miracles qu'il opérait sur les malades.
Jésus monta sur la montagne, et là il s'assit avec ses disciples.
Or, la Pâque était proche, la fête des Juifs.
Ayant levé les yeux, et voyant qu'une grande foule venait à lui, Jésus dit à Philippe : Où achèterons-nous des pains, pour que ces gens aient à manger ?
Il disait cela pour l'éprouver, car il savait ce qu'il allait faire.
Philippe lui répondit : Les pains qu'on aurait pour deux cents deniers ne suffiraient pas pour que chacun en reçût un peu.
Un de ses disciples, André, frère de Simon Pierre, lui dit :
Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d'orge et deux poissons
; mais qu'est-ce que cela pour tant de gens ?
Jésus dit : Faites-les asseoir. Il y avait dans ce lieu beaucoup d'herbe. Ils s'assirent donc, au nombre d'environ cinq mille hommes.
Jésus prit les pains, rendit grâces, et les distribua à ceux qui étaient assis ; il leur donna de même des poissons, autant qu'ils en voulurent.
Lorsqu'ils furent rassasiés, il dit à ses disciples : Ramassez les morceaux qui restent, afin que rien ne se perde.
Ils les ramassèrent donc, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux qui restèrent des cinq pains d'orge, après que tous eurent mangé.
Ces gens, ayant vu le miracle que Jésus avait fait, disaient : Celui-ci est vraiment le prophète qui doit venir dans le monde.
Et Jésus, sachant qu'ils allaient venir l'enlever pour le faire roi, se retira de nouveau sur la montagne, lui seul.

 

ANDRÉ

 

du grec andréios = viril

Frère aîné de Simon-Pierre, comme lui pêcheur à Capharnaüm. Un des deux premiers appelés comme Apôtre.

Il aurait évangélisé la Russie. Serait mort à Patras, en Grèce, crucifié sur une croix en X car il s'estima indigne de subir le même martyre que le Christ.

Saint patron de la Bourgogne, de la Grèce, de la Russie, de l'Ecosse, des pêcheurs.

 

Apocryphe chrétien :

Actes d'André : écrits en grec, vers la fin du II siècle, rapportant la crucifixion de l'apôtre à Fatras. Texte incomplet, que la Vie de saint André par Grégoire de Tours permet de compléter partiellement.

 

- il est le plus âgé

Que peut bien dire André à Philippe ?

 

Il croise deux doigts de la main gauche
= la croix de son supplice, la croix de Saint-André


Martyre de saint André
Les Très Riches Heures du duc de Berry
Folio 201r - Musée Condé - Chantilly

Masaccio, 1426
J. Paul Getty Museum, Los Angeles

icône russe - 19e s.

Hadzhi Nikoli museum,

Veliko Tarnovo, Bulgarie.

Sur nombre de ces icônes, André croise les doigts de la main droite.

 

- son bonnet est la représentation de l'équerre

- a rencontré le jeune homme revenant de la pêche = "le miracle de la multiplication des pains"... et des poissons : "Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d'orge et deux poissons ; mais qu'est-ce que cela pour tant de gens ?" (Jean 6,9)

Les ducs de Bourgogne adoptèrent saint André comme saint patron. Saint André devint ainsi le patron de l'Ordre de la Toison d'or et celui des Etats bourguignons. Le cri d'arme des ducs de Bourgogne était "Montjoie saint André". Un étendard à croix de saint André fut adopté par les armées du duc de Bourgogne à l'époque de Jean sans Peur.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Croix_de_saint_Andr%C3%A9

Les membres de l'Ordre de la Toison d'Or étaient vêtus plus simplement par opposition à ceux de l'Ordre de Saint-Michel.

 

 

Marie Madeleine: " l'apôtre des apôtres "

 

Est-elle le personnage central de ce groupe des trois femmes ?

Marie-Madeleine surnommée " l'apôtre des apôtres " en devenant la messagère de la Résurrection.

Jacques de la Voragine : " et il (Jésus) la fit l'apôtre des apôtres. "

Jean 20, 15-18
" Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Elle, pensant que c'était le jardinier, lui dit : Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je le prendrai.
Jésus lui dit : Marie ! Elle se retourna, et lui dit en hébreu : Rabbouni ! c'est-à-dire, Maître !
Jésus lui dit : Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.
Marie de Magdala alla annoncer aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur, et qu'il lui avait dit ces choses. "

Celle dont Matthieu et Marc écrivent : " Je vous le dis en vérité, partout où cette bonne nouvelle (évangile) sera prêchée, dans le monde entier, on racontera aussi, en mémoire d'elle, ce qu'elle a fait " (Mt 26,13 et Mc 14,9). Sa coiffe signale le luxe et la richesse, sa noblesse. Le 'bijou' qui orne sa chevelure pourrait être la représentation de son pot de myrrhe, parfum importé d'Orient pour oindre le corps des morts. Elle semble baisser les yeux en signe de douleur. Ou regarde-t-elle la dépouille de la licorne sur le cheval ?

"Marie Madeleine est au cœur de l'Evangile et à la source de l'évangélisation. Elle est présenté dans le texte fondateur comme un élément essentiel pour que le projet salutaire de Dieu sur l'humanité puisse se réaliser." (Isabelle Renaud-Chamska, p.21)

Elle est la nouvelle Eve puisque la Résurrection (que le Christ lui-même, à qui il apparaît en premier : Noli me tangere, la charge de faire connaître au monde) est la nouvelle Création. Elle incarne le pur amour, comme la Bien-Aimée du Cantique des Cantiques : la liturgie, dès le 9ème siècle, fera entendre ce passage du Cantique des Cantiques (3, 1-4), le 22 juillet, jour de la fête de Marie Madeleine :

" Toute la nuit j'ai cherché celui que mon cœur aime.
Etendue sur mon lit, je l'ai cherché, je ne l'ai pas trouvé !
Il faut que je me lève, que je parcoure la ville, ses rues et ses carrefours.
Je veux chercher celui que mon cœur aime...
Je l'ai cherché, je ne l'ai pas trouvé !
J'ai rencontré les gardes qui parcourent la ville :
" Avez-vous vu celui que mon cœur aime ? "
A peine les avais-je dépassés, j'ai trouvé celui que mon cœur aime.
Je l'ai saisi, je ne le lâcherai plus
jusqu'au moment où je l'aurai fait entrer dans la maison de ma mère,
dans la chambre de celle qui m'a mise au monde."

Bien des peintures et des écrits montreront cet amour parfait de Madeleine pour Jésus.


Noli me tangere : lisons l'Evangile de Jean : 20.11-18
Cependant Marie se tenait dehors près du sépulcre, et pleurait. Comme elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le sépulcre ;
et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été couché le corps de Jésus, l'un à la tête, l'autre aux pieds.
Ils lui dirent : Femme, pourquoi pleures-tu ? Elle leur répondit : Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis.
En disant cela, elle se retourna, et elle vit Jésus debout ; mais elle ne savait pas que c'était Jésus.
Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Elle, pensant que c'était le jardinier, lui dit : Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je le prendrai.
Jésus lui dit : Marie ! Elle se retourna, et lui dit en hébreu : Rabbouni ! c'est-à-dire, Maître !
Jésus lui dit : Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.(Dicit ei Jesus : Noli me tangere, nondum enim ascendi ad Patrem meum : vade autem ad fratres meos, et dic eis : Ascendo ad Patrem meum, et Patrem vestrum, Deum meum, et Deum vestrum.)
Marie de Magdala alla annoncer aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur, et qu'il lui avait dit ces choses.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Noli_me_tangere

 

Tiziano Vecellio dit Le Titien, Noli me tangere, v. 1514, Londres, National Gallery

Diable, que vois-je !

Agnolo Bronzino Noli me tangere, 1561, Louvre

https://fragmentsdesens.com/2020/04/17/noli-me-tangere-4/

Leo Steinberg, La sexualité du Christ dans l'art de la Renaissance et son refoulement moderne,  Gallimard, 1987.



Une légende assure que Jésus se serait transformé en passiflore sauvage, la "fleur de la passion" car ses 10 pétales sont les12 apôtres moins Pierre et Judas pour des raisons connues ; ses stigmates noirs sont les trois clous ; ses 5 étamines rouges ou vertes sont les 5 plaies du Christ ; ses filaments bleus, blancs et grenats représentent la couronne d'épines et ses feuilles pointues, la lance de Longin.

André Chouraqui propose de traduire Cantique des Cantiques par Poème des poèmes car il s'agit d'un Chant d'amour non religieux, "le seul endroit qui évoque le sexe dans parler de domination, de reproduction, de mariage. Il met en scène des plaisirs grautits, dans des chambres, dans les vignes, sous un arbre." (Frank Lalou, Tes seins sont des grenades - Pour en finir avec le Cantique des Cantiques, Alternatives, 203, p.70 - et les si beaux dessins d'Albert Woda !)

A lire le beau livre d'Isabelle Renaud-Chamska, Marie Madeleine en tous ses états, Cerf, 2008

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Edouard Cothenet, Découvrir les apocryphes chrétiens art et religion populaire,
illustrations choisies et commentées par Christine Pellistrandi, Desclée De Brouwer, 2009

" Le rôle de Marie-Madeleine

Contrairement à l'opinion qui prévalut en Occident à la suite de Grégoire le Grand, il faut bien distinguer entre Marie de Béthanie, sœur de Marthe et de Lazare, et Marie de Magdala, celle qui fut guérie par Jésus (Luc 8. 2) et que l'on retrouve au pied de la croix et au matin de Pâques.
Les textes apocryphes s'appuient essentiellement sur la rencontre dans le jardin où Marie sera chargée d'une mission auprès des apôtres (Jean 20. 11-18), une scène dont s'inspire l'Épître des Apôtres (9). Selon l'expression de l'Église d'Orient, elle est ainsi l'apôtre des apôtres. Rien d'étonnant à ce que les gnostiques aient vu en elle la confidente privilégiée du Christ.

Selon l'Évangile de Thomas, Marie-Madeleine n'est mentionnée que dans deux logia.

Selon le logion 21, Mariam pose la question suivante : " À qui ressemblent tes disciples ? " Jésus répond par une parabole assez obscure sur les garçons qui se sont installés dans un champ qui ne leur appartient pas. " Soyez vigilants à l'égard du monde ", conclut-il. Rien de spécial au sujet de Mariam, sinon qu'elle pose une question, comme le font d'autres disciples.

Dans le logion final (114) Pierre se montre agressif : " Que Mariam sorte de parmi nous, car les femmes ne sont pas dignes de la vie. " Jésus dit : " Voici, moi je vais la guider afin de la rendre mâle, en sorte qu'elle devienne, elle aussi, un esprit vivant semblable à vous les mâles. Car toute femme qui se fera mâle entrera dans le Royaume des cieux " (114). Ce texte a donné lieu aux commentaires les plus divers. Il apparaît que Mariam a besoin comme les apôtres d'être initiée aux secrets du Royaume. Le but est de retrouver l'unité originelle de l'androgyne, selon une conception caractéristique du gnosticisme.

 

Gregor Erhart - v.1515-1520
Musée du Louvre.

Quentin Metsys (1465-1530)
Musée du Louvre

 

 

Titien - 1530
Palais Pitti Galerie Palatine - Florence

 

L'Évangile selon Marie appartenant au manuscrit copte de Berlin, donne un rôle positif à Marie-Madeleine.

Elle réconforte les apôtres après l'Ascension : " Cessez de pleurer... car sa grâce vous accompagnera et vous protégera. Louons plutôt sa grandeur, car il nous a préparés, il nous a faits Hommes. " Par ces paroles Marie convertit leur cœur au Bien et ils se mirent à argumenter sur les paroles du Sauveur " (9. 15-20).
Selon A. Pasquier, " le thème de l'Homme sert à exprimer l'union androgynique, la réunion du féminin et du masculin, que chacun doit réaliser pour être sauvé ". Après cela, Pierre interroge Marie sur la vision qu'elle a reçue " dans son intellect ". Celui-ci a puissance de réunifier l'Homme intérieur et de susciter une union spirituelle avec le Seigneur. André puis Pierre contestent le fait que le Sauveur ait pu s'entretenir avec une femme en secret. Lévi prend alors la défense de Marie et conclut: " Revêtons-nous de l'Homme parfait, engendrons-le en nous comme Il nous l'a ordonné et proclamons l'Évangile en n'imposant d'autre règle ni d'autre Loi que celle qu'a prescrite le Sauveur " (18. 19s).

On voit comment des gnostiques s'autorisent de l'enseignement de Marie-Madeleine pour rejeter la Loi de Moïse et contester l'enseignement traditionnel de Pierre.

 

L'Évangile selon Philippe a surtout retenu l'attention à cause du roman Da Vinci Code.

On y trouve la négation de la conception virginale (17) au profit d'une interprétation spirituelle : " Marie est la vierge que nulle puissance n'a souillée. " " Il y avait trois femmes qui étaient proches du Seigneur : sa mère Marie et sa sœur et Marie-Madeleine qu'on appelait sa compagne (koinônos).

En effet, sa sœur était une Marie, sa mère et sa compagne aussi " (32). Comment interpréter le baiser de Jésus à Marie-Madeleine ? " La Sagesse qu'on appelle la "stérile" est la mère des anges et la compagne du Sauveur.

Quant à Marie Madeleine, le Sauveur l'aimait plus que tous les disciples, et il l'embrassait sur la bouche souvent. Le reste des disciples... Ils lui dirent : "Pourquoi l'aimes-tu plus que nous tous ? " Le Sauveur répondit et leur dit : " Pourquoi ne vous aimé-je pas comme elle ? " (55).

En note, L. Painchaud explique que le baiser par la bouche signifie l'initiation par la communication du souffle. Dans le contexte de l'Évangile selon Philippe qui se caractérise par l'importance donnée au sens spirituel des sacrements, toute connotation sexuelle est exclue.
Vu l'assimilation entre la pécheresse pardonnée de Luc (7. 36-50) et Marie de Magdala, la tradition postérieure s'intéressera avant tout à l'itinéraire spirituel de la pécheresse convertie.

D'autres légendes fleuriront avec l'arrivée de la Madeleine en Provence et ses extases mystiques à la Sainte-Baume.

Le personnage n'a jamais fini de susciter l'imagination. "

 

 

Simon Vouet - v.1640
Le Ravissement de sainte Madeleine
Musée des Beaux-Arts - Besançon

 

Ernest Pignon-Ernest - 1990-2005
Dessin à la pierre noire sur papier journal

 

https://museis.wordpress.com/2012/07/25/marie-madeleine-la-venus-chretienne-de-lart/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_de_Magdala

http://www.lecoindelenigme.com/MM-apotre.htm

 

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Rogier_van_der_Weyden_006.jpg

https://fr.wikipedia.org/wiki/Triptyque_Braque

pour ce magnifique tableau de Rogier Van der Weyden.

 

 

 

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